L’arbre a porté fruit…
Hier samedi saint, nous lisions cette parole de Jésus :
« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12,34).
C’est aujourd’hui l’heure du fruit. Si Jésus a parlé et agi, sa vie durant, pour donner quelque chose de lui-même à celles et ceux qu’il rencontrait, il ne faut pas douter que sa mort soit elle aussi un don. Un don porteur de puissance, de force, de vie venue de Dieu. En échange de la mort humaine qu’il prend sur lui, Dieu nous donne ce qu’il est : Amour en plénitude et Vie éternelle. Voilà le fruit nouveau dans lequel l’être humain peut désormais mordre à pleine dent, de tout son cœur !
La résurrection de Jésus n’est pas une récompense, encore moins un happy-end pour essayer de récupérer la sauce d’une belle histoire qui avait mal fini… Elle fait partie intégrante de ce pourquoi le Christ est venu de la part de Dieu :
« je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance », avait-il dit bien avant sa passion (Jean 10,10).
Et il annonçait : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis » (Jean 10,11).
Il est important de souligner que sa résurrection, Jésus ne se l’est pas donnée à lui-même : il la reçoit comme un don de son Père, de qui il est engendré de toute éternité. Il a vécu sa mort et sa mise au tombeau comme une véritable épreuve d’abandon de soi entre les mains de son Père ; mais cela creuse ainsi en lui l’espace où une réalité nouvelle peut être déposée. Son humanité entre désormais pleinement en Dieu, et ce faisant la porte est désormais ouverte pour chaque être humain…
Bonne résurrection à chacun et chacune d’entre vous, et merci à celles et ceux qui sont des artisans de résurrection et d’espérance pour leurs frères et sœurs toujours en lutte avec la mort…
Abbé Jean-Pierre Lorette