Si le nom de l’abbaye « Notre-Dame de Bonne-Espérance » remonte à la fondation de celle-ci, la statue de Notre Dame date, selon les spécialistes, des années 1350.
En pierre blanche, d’environ 110 cm de haut et de 54 cm de large à sa base, elle représente la Vierge Marie Reine, assise et couronnée, allaitant l’enfant Jésus tout nu qui s’agrippe de sa main droite à sa Mère et tient de sa main gauche son propre vêtement. Dès son origine, la statue fut peinte. La polychromie actuelle remonte à 1904 et est de style néo-gothique.
Le symbolisme de cette représentation de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus est très riche :
Il s’agit d’abord d’une scène maternelle toute simple et quotidienne, qui renvoie à ce qu’il y a de plus beau et de plus sacré dans notre humanité.
On peut considérer que la Vierge Marie, en nous présentant le vêtement du Christ, nous invite à la charité à l’égard du prochain, que Jésus évoque lui-même dans l’Evangile :
«Venez, les bénis de mon Père… car j’avais faim et vous m’avez nourri, j’étais nu et vous m’avez habillé… ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (cf. évangile selon St Matthieu, chapitre 25).
Plus radicalement encore, nous pouvons considérer que le Christ enfant se dépouille déjà, comme il le fera sur la croix. En confiant son vêtement à sa mère, qui elle-même semble nous le présenter, le Christ semble nous adresser le message de l’apôtre Paul :
« Tous, dans le Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ;
il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus. Et si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse » (lettre aux Galates 3, 26-29). Et son invitation : « Maintenant, vous aussi, débarrassez-vous de tout cela : colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers sortis de votre bouche. Plus de mensonge entre vous : vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous et de ses façons d’agir, et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur, se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance (…) Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui, revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonné : faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce ». (Lettre aux Colossiens, 3, 9…15).